dépression
Consulter aussi : anxiété bipolarité
qu’est-ce que la dépression?
« Je suis déprimé-e ». Plusieurs d’entre nous avons déjà prononcé ou entendu ces trois mots, parfois en complétant avec « aujourd’hui » ou « ces temps-ci ».
Mais, la déprime est-elle vraiment la même chose que la dépression?
Non, loin de là. Si la déprime était une colline, la dépression serait une montagne. Si la déprime était un nid-de-poule, la dépression serait un précipice. Si la déprime était un grand espace, la dépression serait un plateau à perte de vue.
Cela ne veut pas dire pour autant que la déprime est une chose facile. Vous pouvez vivre une déprime importante à la suite d’événements de la vie comme un deuil, une séparation, un divorce, une perte d’emploi ou encore une faillite, mais généralement, cette tristesse que vous ressentez est d’une durée limitée dans le temps.
La déprime est une période sombre, mais vous pouvez encore y voir clair. La déprime, c’est la pénombre. La dépression, c’est la grande noirceur. Le noir total. Aucune lumière au bout du tunnel.
Vous n’avez plus de plaisir. Les larmes coulent régulièrement et les sourires se font rares. Vous ne pouvez plus avancer. Vous êtes abattu-e. Il n’y a plus d’espoir, plus d’énergie et plus de capacité de concentration. La dépression, c’est sombre, c’est lourd à porter, ça fait mal.
Mettre un mot sur ça, c’est déjà être sur la bonne voie.
quels sont les troubles dépressifs
les plus courants?
Comprendre que vous vivez avec une dépression, c’est la première étape. La deuxième, c’est de savoir avec quel trouble dépressif vous vivez. Peut-être avez-vous déjà reçu un diagnostic, peut-être pas.
on peut retenir plusieurs troubles dépressifs, notamment les suivants :
dépression majeure
(aussi appelé trouble dépressif caractérisé)
Si vous vivez avec un trouble dépressif caractérisé, vous vous êtes probablement reconnu-e dans ce qui a été écrit un peu plus haut. Vous ressentez un grand désespoir sur une longue période, allant parfois même jusqu’à une ou deux années. Vous ne parvenez plus ― ou très peu ― à ressentir du plaisir, même dans les petites choses du quotidien.
dépression post-partum
(aussi appelé trouble dépressif caractérisé avec début lors du péripartum)
Mettre un enfant au monde entraîne de nombreux bouleversements et la majorité des femmes vivent ce qu’on appelle le « baby blues », avec excès de tristesse et des sautes d’humeur. Mais le « baby blues » ne dure pas plus de quelques jours ou 2 semaines tout au plus. Si vous vivez avec une dépression post-partum, vous vivrez de l’anxiété, de l’insomnie et des symptômes dépressifs pendant plusieurs semaines, voire quelques mois. Vous pouvez vous sentir irritable en présence de votre bébé et ne pas ressentir de plaisir à son contact. C’est une dure épreuve : vous vous sentez épuisée, désespérée, dépassée et souvent coupable. Les symptômes commencent pendant la grossesse ou encore dans le mois suivant l’accouchement.
dépression saisonnière
(aussi appelé trouble dépressif à caractère saisonnier)
L’arrivée de l’automne ou de l’hiver n’est pas une période facile pour plusieurs d’entre nous, notamment en raison de la diminution du temps d’ensoleillement. Ce n’est pas rare qu’elle crée des changements sur le plan de notre appétit, de notre poids, de notre sommeil, de notre humeur et de notre énergie. Mais si vous ressentez ces changements chaque année, pendant la même période ― pas nécessairement l’automne ou l’hiver, même si c’est souvent le cas ― sur plusieurs mois, vous vivez peut-être avec une dépression saisonnière.
trouble dépressif persistant
(dysthymie)
Vivre avec un trouble dépressif persistant, c’est vivre avec une forme chronique de dépression qui dure au moins deux ans. Bien que les symptômes soient moins sévères et moins nombreux que le trouble dépressif caractérisé (dépression majeure), ça ne veut pas dire pour autant que votre qualité de vie n’en est pas affectée. À long terme, les répercussions du trouble dépressif persistant sont d’ailleurs comparables à celles du trouble dépressif caractérisé.
plusieurs facteurs peuvent contribuer au risque de développer un trouble dépressif
Ces facteurs peuvent être personnels (génétique, tempérament, personnalité, etc.), liés à votre environnement (conflits dans vos relations, événements stressants, etc.) ou liés à votre histoire de vie (situations difficiles vécues dans l’enfance, etc.).
quels sont les signes et symptômes d’un trouble dépressif?
dépression majeure (trouble dépressif caractérisé)
Lorsque vous vivez avec un trouble dépressif caractérisé (dépression majeure), vous ressentez au moins 5 des symptômes suivants, incluant minimalement le premier ou le deuxième symptôme de la liste, ainsi que certains des autres :
- Humeur dépressive présente presque toute la journée, presque tous les jours, et ce, pendant au moins 2 semaines
- Perte de l’intérêt et du plaisir presque tous les jours et pour presque toutes les activités
- Perte ou gain de poids ou changement dans l’appétit
- Troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie)
- Ralentissement psychomoteur ou agitation psychomotrice
- Perte d’énergie et fatigue
- Sentiment de culpabilité ou de dévalorisation
- Baisse de concentration ou de l’aptitude à penser, ou encore indécision
- Pensées de mort récurrentes, idées suicidaires récurrentes, tentative de suicide
Certaines personnes vont davantage exprimer des plaintes somatiques ou des douleurs corporelles plutôt que des sentiments de tristesse. Parfois, les proches pourront également remarquer que la personne est plus en retrait au plan social.
dépression post-partum (trouble dépressif caractérisé avec début lors du péripartum)
Les signes du trouble dépressif caractérisé avec début lors du péripartum (dépression post-partum) peuvent être difficiles à cerner puisqu’ils se confondent souvent au départ avec le « baby blues », s’il est présent.
Il faut surtout porter attention à l’intensité et la durée de vos symptômes, par exemple, une très grande irritabilité qui dure plusieurs jours et qui n’est pas interrompue par des moments plus sereins.
Même si elle est souvent appelée dépression post-partum, dans environ la moitié des cas, il s’agit d’un épisode dépressif commençant pendant la grossesse.
Lorsque vous vivez avec un trouble dépressif caractérisé avec début lors du péripartum (dépression post-partum), vous pouvez ressentir certains des symptômes suivants :
- Grande tristesse et envie fréquente de pleurer
- Troubles digestifs et changements sur le plan de l’appétit
- Troubles du sommeil, souvent sous la forme d’insomnie
- Difficulté de concentration
- Apathie et désintérêt
- Agitation
- Anxiété, menant parfois à des attaques de panique
- Irritabilité en présence du bébé
- Absence de plaisir au contact avec le bébé
- Difficulté à s’occuper du bébé
- Pensées troublantes envers son enfant, peur de lui faire mal
- Sentiment de culpabilité, de ne pas être à la hauteur
- Épuisement
- Cas plus graves : pensées obsessives de mort, de suicide, d’agression envers l’enfant et même d’infanticide
dépression saisonnière (trouble dépressif à caractère saisonnier)
Si vous ressentez chaque année, depuis au moins deux ans, des symptômes dépressifs comme une grande irritabilité ou une perte d’énergie qui reviennent à un même moment de l’année et se résorbent à la fin d’une même période de l’année, il se peut que vous viviez avec ce type de dépression souvent appelé dépression saisonnière.
Généralement, l’épisode dépressif concorde avec l’arrivée de l’automne ou de l’hiver et persiste jusqu’au printemps. Durant cette période, les personnes vivant avec ce trouble connaissent une grande souffrance qui peut les empêcher de fonctionner à leur rythme habituel.
Comme les manifestations de ce type de dépression se confondent parfois avec celles du trouble dépressif caractérisé (dépression majeure) mais sans caractère saisonnier, on doit être prudent quant aux véritables déclencheurs. Il se peut que le temps d’apparition d’une dépression ou d’une rechute coïncide avec l’automne, mais que celle-ci n’ait pas de caractère saisonnier. C’est la récurrence des épisodes dans cette période précise de l’année qui le déterminera.
Lorsque vous vivez avec une dépression saisonnière, vous pouvez ressentir certains des symptômes suivants :
- Humeur dépressive présente presque toute la journée et presque tous les jours
- Diminution de l’intérêt et du plaisir pour les activités qui vous plaisent habituellement
- Augmentation de l’appétit
- Augmentation du temps de sommeil, difficulté à sortir du lit le matin et baisse d’énergie
- Baisse de concentration ou de l’aptitude à penser ou indécision
- Impression d’être au ralenti, ou au contraire, d’être agité-e
- Sentiment de culpabilité, de dévalorisation ou même, dans certains cas, apparition d’idées de mort ou de pensées suicidaires
trouble dépressif persistant (dysthymie)
Il est normal que vous vous sentiez plus déprimé-e certains jours ou lors de certaines épreuves, d’être mélancolique à l’occasion ou de ne pas vous sentir toujours à la hauteur.
Mais il se peut que vous viviez avec un trouble dépressif persistant (dysthymie) si ce sentiment s’étire dans le temps et que vos symptômes entraînent une souffrance importante ou nuisent à votre fonctionnement général.
Les symptômes psychomoteurs, les troubles de sommeil et les troubles de l’appétit sont toutefois moins fréquents qu’avec le trouble dépressif caractérisé (dépression majeure).
Vous pouvez vous sentir souvent triste, vous autocritiquer et être sévère envers vous-même et votre environnement, ruminer des éléments du passé, ressentir de la culpabilité, être irritable ou colérique, être moins productive ou productif et avoir peu d’intérêt et de plaisir envers la plupart des activités. Vous pouvez aussi vous isoler et vous replier sur vous-même.
Il se pourrait que vous attribuiez vos symptômes à votre personnalité puisque vous avez l’impression de toujours avoir été comme ça, surtout lorsque le trouble dépressif persistant commence tôt dans la vie.
Vous pouvez vous sentir plus joyeuse ou joyeux à l’occasion, plus énergique. Toutefois, pour qu’il s’agisse d’un trouble dépressif persistant, il faut que les intervalles où vous vous sentez mieux ne durent pas plus de deux mois pendant une période d’au moins deux ans.
Les symptômes s’aggravent parfois et le trouble dépressif persistant (dysthymie) peut alors s’accompagner d’un trouble dépressif caractérisé (dépression majeure) pour une certaine période. C’est ce qu’on appelle une double dépression.
Lorsque vous vivez avec un trouble dépressif persistant (dysthymie), vous ressentez au moins 2 des symptômes suivants en plus d’une humeur dépressive présente presque toute la journée au moins un jour sur deux pendant deux ans ou plus :
- Troubles de l'appétit (diminution ou augmentation)
- Troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie)
- Baisse d’énergie ou fatigue
- Faible estime de soi
- Problèmes de concentration ou difficultés à prendre des décisions
- Sentiment de perte d’espoir
comment vivre avec la dépression?
Vivre avec la dépression et avoir une bonne qualité de vie, c’est possible. Une des façons d’y parvenir consiste à avoir les bons outils pour vous guider dans vos choix de comportements au quotidien. Reprenez du pouvoir sur votre santé mentale avec l’autogestion.
comment aider
un-e proche qui vit avec la dépression?
Ce n’est pas toujours facile de savoir comment s’y prendre. Mais il existe quelques stratégies pour aider un-e proche à reprendre en main sa santé mentale, sans compromettre la vôtre.
comment Relief peut-il vous aider
à vivre avec la dépression?
On offre un atelier d’autogestion pour vous aider à vivre avec la dépression. Au programme : des stratégies, des outils et des exercices pour adopter des comportements qui contribuent à diminuer vos symptômes, à repérer les signes avant-coureurs et à prévenir les rechutes.