3 conseils pour aider un-e proche vivant avec l’anxiété, la dépression ou la bipolarité

Sans les bons outils, vivre avec l’anxiété, la dépression ou la bipolarité peut être très souffrant. Et ça peut aussi l’être pour vous, les proches, qui souffrez de voir souffrir une personne qui vous est chère.

Que vous soyez un-e membre de la famille, un-e conjoint-e, un-e ami-e ou un-e collègue, on ne cesse de vous répéter que votre soutien est important. Et c’est vrai. Des études ont démontré que les personnes bien entourées − et qui en ont conscience − sont moins à risque de présenter des problèmes de santé mentale que celles sans soutien social.

Mais ce rôle de proche aidant-e peut aussi être lourd à porter. Vous vous sentez démuni-e, dépassé-e, stressé-e, déprimé-e, en colère. Bref, toutes les émotions peuvent y passer.

On vous propose un nouveau service conçu spécialement pour vous aider vous, les proches, en fin d’article, mais avant, on a pensé vous faire part de trois conseils pour aider votre proche.

1 - communiquer : la clé pour aider un-e proche


L’anxiété, la dépression et la bipolarité affectent les relations interpersonnelles. Une personne vivant avec l’anxiété sociale aura tendance, par exemple, à éviter des situations sociales de peur d’être jugé-e, ridiculisé-e ou humilié-e, ce qui peut donc mener à de l’isolement.

La communication est souvent difficile, et parfois même rompue. Voici quelques conseils pratiques pour bien communiquer avec votre proche.

  • Informez-vous sur le trouble que vit votre proche. Lisez des articles sur le sujet, écoutez des balados, participez à des groupes de soutien. Vous vous sentirez non seulement plus en confiance en abordant votre proche, mais vous aurez aussi plus de chance de comprendre ce qu’il ou elle vit.

  • Faites preuve d’empathie. Tentez de vous mettre à sa place et de comprendre ce que votre proche ressent. C’est un exercice qui peut sembler facile, mais on a tendance à se rapporter à notre propre vécu. Privilégiez « Ça ne doit pas être facile pour toi» à « Moi aussi j’ai vécu quelque chose de similaire ». Le but ici est de vous concentrer sur ce que votre proche vous confie. Et la meilleure façon d’y parvenir : l’écouter.

  • Écoutez activement votre proche. Intéressez-vous réellement à ce que vit votre proche. Posez des questions en veillant à ce qu’il ou elle se sente à l’aise d’en parler. Assurez-vous d’avoir bien compris ce que votre proche vous communique en validant votre interprétation. Par exemple, si un-e proche vous rapporte « Je n’en peux plus de mon travail. Mon boss est sur mon dos et les délais sont irréalistes», vous pouvez valider en répondant « Tu sembles dépassé-e et épuisé-e par ton travail ». Mais écouter ne veut pas dire que vous n’avez pas le droit de vous exprimer. Toute communication saine va dans les deux sens.

  • Exprimez-vous au « je ». Oui, le fameux truc du « je » au lieu du « tu ». Un classique, mais ce n’est pas pour rien : ça fonctionne! En parlant au « je », ça vous évite de tomber dans ce qui pourrait être perçu comme un jugement, un reproche ou un ordre. Au lieu de dire « Tu ne sors jamais. Ça te ferait du bien de voir du monde! », vous pourriez plutôt dire « J’ai remarqué que tu t’isoles et ça m’inquiète ». Bref, mieux vaut ne pas blâmer, faire la morale ou imposer des solutions.

  • Reconnaissez ses progrès. Encouragez de manière sincère et authentique votre proche en soulignant ses bons coups, même les plus petits. Gardez en tête que ce qui vous apparaît comme anodin peut être une montagne pour votre proche.

  • Choisissez le bon moment et le bon endroit. Le contexte compte. Évitez d’avoir des discussions « intenses » lorsque votre proche est fatigué-e, occupé-e, en crise ou en conflit. Si votre proche refuse de vous parler, soyez patient-e et réessayez à un autre moment.
2 - responsabiliser : aider un-e proche sans lui nuire


Aider un-e proche qui vit avec l’anxiété, la dépression ou la bipolarité, ça ne veut pas dire que vous êtes responsable de son rétablissement. Soutenir n’est pas la même chose que prendre en charge.

En voulant « sauver » votre proche, vous contribuez à réduire ses symptômes sur le court terme, mais vous risquez aussi d’interférer dans son processus de rétablissement à plus long terme.

Mieux vaut délimiter votre soutien. Vous éviterez non seulement d’y laisser une part de vous-mêmes (notre troisième et dernier conseil), mais vous contribuerez aussi à la responsabilisation de votre proche.

  • Assurez-vous que votre soutien est adéquat. Prenons l’exemple d’une personne qui vit avec l’agoraphobie. Si elle vous demande de faire l’épicerie à sa place, tentez de comprendre pourquoi et le lien entre votre soutien et son anxiété. Vous demande-t-elle de l’aider car elle manque de temps (soutien adéquat) ou parce que l’idée de se rendre dans un grand magasin lui cause de l’anxiété (évitement)?
     
  • Distinguez l’aide chronique de l’aide ponctuelle. Votre proche sollicite-t-il (ou elle) toujours de l’aide ou est-ce ponctuel? Son besoin est-il directement lié à un événement difficile (deuil, séparation, etc.) ou s’inscrit-il dans la durée? Êtes-vous la seule personne à qui votre proche demande de l’aide, et si oui, pourquoi? Si votre aide est chronique, vous devriez peut-être diminuer le soutien fourni à votre proche et lui recommander des professionnel-le-s ou organismes en santé mentale.
     
  • Soyez constant-e. Votre proche pourrait réagir négativement à vos tentatives de le/la responsabiliser dans son processus de rétablissement. Ne cédez pas et faites preuve de constance. Évitez de tomber dans l’ancienne dynamique – celle où vous vous mettiez tout sur le dos. Vos efforts payeront à long terme. 
3 - s’écouter : aider un-e proche sans y laisser une part de vous même


Les proches de personnes vivant avec l’anxiété, la dépression ou la bipolarité ressentent trois fois plus d’intensité émotionnelle que la population générale et sont plus à risque de vivre de l’épuisement.

C’est donc essentiel de mettre vos limites, et ça tombe bien, on a justement publié un article sur le sujet pour savoir comment s’y prendre.

Car oui, vous avez vos propres limites. Mieux encore. Vous y avez droit.

Vous avez le droit de vous sentir épuisé-e.

Vous avez le droit de vivre votre vie en dehors de celle de la personne que vous soutenez.

Vous avez le droit de prendre soin de vous.

Ce ne sont que quelques-uns des droits de la Charte des droits des proches aidants développée par un groupe d’organismes en santé mentale.

Et il y en a un autre qu’on entend moins souvent : vous avez, vous aussi, le droit de demander de l’aide et d’être soutenu-e.

C’est pourquoi Relief a conçu un tout nouveau service pour les proches de personnes vivant avec l’anxiété, la dépression ou la bipolarité.

Chaque semaine, vous pourrez participer à des groupes de soutien virtuels avec des personnes qui vivent des situations comme la vôtre. Vous en sortirez mieux outillé-e et plus en contrôle.

Ces groupes de soutien virtuels pour les proches sont animés par des intervenant-e-s en santé mentale et vous sont offerts gratuitement.

Il est temps de prendre soin de vous comme vous prenez soin de vos proches. 

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Relief souhaite remercier la contribution de Charles Saliba-Couture à la rédaction de cet article.

 

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