On a vu dans un premier article en quoi consistait l’autogestion en santé mentale. En gros, c’est une approche pour vous aider à prendre soin de vous en adoptant des comportements qui améliorent votre qualité de vie.
Pour ce deuxième article de notre série sur l’autogestion en santé mentale, on vous parle cette fois de ses bienfaits. Non seulement l’autogestion peut diminuer vos symptômes et prévenir vos rechutes, mais elle favorise aussi votre bien-être au quotidien ― que vous viviez déjà avec un trouble ou que vous souhaitiez prévenir son apparition.
l'autogestion en santé mentale réduit vos symptômes
L’efficacité de l’autogestion a largement été documentée dans le cas de maladies chroniques physiques, comme le diabète, l’asthme et l’arthrite. Des comportements d’autogestion comme une saine alimentation et des exercices peuvent contribuer, par exemple, à la réduction des symptômes du diabète ― à tel point que le ministère de la Santé de l’Ontario en a fait un programme clé de sa stratégie pour lutter contre le diabète.
Et c’est aussi vrai pour la santé mentale. De plus en plus d’études s’intéressent aux bienfaits de l’autogestion en santé mentale depuis quelques années.
Une étude récente a démontré que l’autogestion réduit les symptômes même pour les troubles comme la dépression majeure et la bipolarité.
Une autre étude réalisée auprès de 46 participant-e-s à l’un de nos ateliers d’autogestion a révélé une diminution significative des symptômes de dépression.
Mais les bienfaits de l’autogestion ne se limitent pas à la réduction des symptômes. Parce qu’avoir une bonne santé mentale, c’est bien plus que ça.
l'autogestion en santé mentale favorise votre bien-être au quotidien
La santé mentale a plusieurs dimensions et l’avantage avec l’autogestion, c’est qu’elle vous permet d’agir sur l’ensemble d’entre elles pour améliorer votre qualité de vie :
- la dimension clinique (symptômes)
- la dimension fonctionnelle (emploi, hébergement, etc.)
- la dimension physique (alimentation, exercice, etc.)
- la dimension sociale (famille, amis, activités, etc.)
- la dimension existentielle (espoir, autonomie, etc.).
Les bienfaits de l’autogestion se font donc ressentir non seulement d’un point de vue clinique (réduction des symptômes), mais aussi d’un point de vue personnel.
Le fait d’n prenant soin de vous au quotidien peut, par exemple, procurer un grand sentiment de satisfaction. Vous voyez les changements prendre forme peu à peu sous vos yeux, vous gagnez en confiance et vous reprenez le contrôle de votre santé mentale grâce à un ensemble d’outils et d’apprentissages.
Avec l’autogestion en santé mentale, vous apprenez entre autres à :
- vous connaître et mieux comprendre le trouble avec lequel vous vivez
- reconnaître les signes et éviter certaines situations qui peuvent déclencher des symptômes
- prévenir vos rechutes et mieux réagir lorsqu’elles surviennent
- vous appuyer sur votre réseau de soutien
- adopter de bonnes habitudes de vie
Parce que la santé mentale, c’est une affaire de tous les jours. Ce n’est pas quelque chose qu’on peut cocher sur notre to-do list ― surtout lorsqu’on sait que l’on peut éviter un taux de rechute variant de 20 à 40 % un an après le rétablissement d’une dépression majeure et de 24 % durant les deux années suivant un épisode de trouble anxieux.
C’est donc important d’apprendre à vivre avec au quotidien. Et l’autogestion en santé mentale représente un bon moyen d’y parvenir.
comment accroître les bienfaits de l'autogestion en santé mentale?
Certain-e-s croient à tort que l’autogestion en santé mentale remplace la psychothérapie et la pharmacothérapie. L’autogestion n’est pourtant pas un traitement en soi, mais plutôt une approche qui se veut complémentaire.
Autrement dit, l’autogestion en santé mentale peut très bien être combinée à des rendez-vous avec votre psychologue ou à la prise de médication. Même qu’on a pu remarquer une augmentation de ses bienfaits lorsqu’elle s’accompagnait de traitements à plus forte intensité comme une thérapie.
On a aussi constaté que l’efficacité de l’autogestion en santé mentale augmentait lorsqu’une personne vivant avec l’anxiété, la dépression ou la bipolarité était accompagnée par un-e intervenant-e ou un-e professionnel-le en santé mentale. C’est ce qu’on appelle le soutien à l’autogestion.
Le rôle des intervenant-e-s et professionnel-le-s consiste à vous outiller et à vous guider, sans pour autant vous dire quoi faire. Vous demeurez responsable de vos choix et des comportements que vous adoptez pour prendre soin de vous.
Parce que vous savez mieux que quiconque ce qui vous fait du bien et ce qui, au contraire, nuit à votre santé mentale.
Jetez un œil à nos 5 ateliers d’autogestion pour apprendre à vivre avec l’anxiété, la dépression, la bipolarité, une meilleure estime de soi et un meilleur équilibre au travail.
Découvrez les ateliers d'autogestion
Relief souhaite remercier la contribution de Charles Saliba-Couture à la rédaction de cet article.