La dépression saisonnière : sortir de la noirceur

Par Relief - le chemin de la santé mentale

On est plusieurs à trouver l’arrivée de l’automne ou de l’hiver difficile. On s’encabane, on voit moins de monde, on se réveille et finit notre journée de travail dans la grande noirceur… Ce n’est pas étonnant que 20 % de la population canadienne présente des symptômes de déprime saisonnière – aussi connue sous le nom de « blues de l’hiver ».

La dépression saisonnière (ou le trouble dépressif à caractère saisonnier) est toutefois une forme plus grave. Les personnes vivant avec ce type de dépression, qui représentent 2 à 3 % de la population, connaissent une grande souffrance qui peut les empêcher de fonctionner à leur rythme habituel.

comment reconnaître les symptômes de la dépression
saisonnière?

Lorsque vous vivez avec une dépression saisonnière, vous pouvez ressentir certains des symptômes suivants :

  • Humeur dépressive présente presque toute la journée et presque tous les jours
  • Diminution de l’intérêt et du plaisir pour les activités qui vous plaisent habituellement
  • Augmentation de l’appétit
  • Augmentation du temps de sommeil, difficulté à sortir du lit le matin et baisse d’énergie
  • Baisse de concentration ou de l’aptitude à penser ou indécision
  • Impression d’être au ralenti, ou au contraire, d’être agité-e
  • Sentiment de culpabilité, de dévalorisation ou même, dans certains cas, apparition d’idées de mort ou de pensées suicidaires

Deux symptômes sont très fréquents chez les personnes vivant avec la dépression saisonnière : l’augmentation de l’appétit − particulièrement des aliments à haute teneur en glucides et en sucre – et l’augmentation du temps de sommeil (hypersomnie).

Plusieurs symptômes de la dépression saisonnière s’apparentent à ceux de la dépression majeure, mais un élément les distingue particulièrement : le moment auquel surviennent ces symptômes et leur récurrence.

Si vous ressentez chaque année, depuis au moins deux ans, des symptômes dépressifs qui reviennent à l’arrivée de l’automne ou de l’hiver et persistent jusqu’au printemps, vous vivez potentiellement avec une dépression saisonnière. Elle peut aussi survenir l’été dans de très rares cas

faire la lumière sur les causes de la dépression saisonnière

Les symptômes de la dépression saisonnière ne font pas débat, mais le milieu de la recherche est loin de s’entendre sur les causes de ce type de dépression.

En fait, certain-e-s vont jusqu’à remettre en question l’existence même de la dépression saisonnière rappelant que l’origine de la dépression est multifactorielle et qu’il faut donc prendre en compte d’autres facteurs que la saison au moment du diagnostic et du traitement.

La dépression saisonnière est toutefois bel et bien reconnue officiellement dans le manuel de diagnostic et statistique des troubles mentaux (DSM) sous le nom de « trouble dépressif à caractère saisonnier ».

La cause la plus souvent citée est le manque de lumière avec l’arrivée de l’automne et de l’hiver – sans oublier le changement d’heure qui vient raccourcir la période d’ensoleillement dans une journée. Une étude a même démontré que le nombre de dépressions augmenterait à la suite du passage à l’heure d’hiver.

La baisse de luminosité a pour effet :

  • de diminuer la sérotonine(hormone du bonheur), ce qui affecte notre humeur
  • d’augmenter la mélatonine (hormone du sommeil), ce qui donne envie de dormir
  • de perturber le rythme circadien, ce qui a pour effet de dérégler notre horloge interne.

Mais le monde de la recherche tente encore de comprendre les facteurs qui expliqueraient pourquoi une personne a besoin de plus de lumière qu’une autre afin de pouvoir fonctionner normalement.

Les femmes sont, par exemple, de deux à neuf fois plus touchées que les hommes par la dépression saisonnière. Les jeunes adultes sont également plus à risque que les personnes de plus de 60 ans.

S’il est plus difficile d’agir sur les facteurs internes pouvant expliquer la dépression saisonnière (gènes, hérédité, etc.), vous avez un certain pouvoir sur un facteur externe : le manque de lumière.

la luminothérapie : et la lumière fût?

Sortir dehors, marcher et faire le plein de lumière naturelle ne sont que quelques moyens parmi tant d’autres pour prévenir ou atténuer certains symptômes de la dépression saisonnière.

Lorsqu’un traitement s’avère nécessaire, la luminothérapie est l’option généralement recommandée, à moins de contre-indication ou d’effets secondaires (maux de tête, nausée, fatigue oculaire).

Elle représente un traitement de première ligne contre la dépression saisonnière au même titre que les antidépresseurs pour la simple et bonne raison que son efficacité a été démontrée. On parle d’un taux de succès de 60 à 90 %. (Et non, les salons de bronzage n’ont pas le même effet, car la luminothérapie fonctionne sur la rétine!)

Vos yeux doivent donc être ouverts durant une séance de luminothérapie et se trouver à 30 à 50 cm de votre lampe. Pour éviter que vos yeux soient irrités, mieux vaut ne pas regarder directement la lumière, mais plutôt avoir votre lampe à côté de vous lorsque vous déjeunez par exemple.

Il est recommandé de s’exposer à une lampe d’une puissance de 10 000 lux durant 15minutes par jour, idéalement au lever. Vous pouvez découvrir votre cycle circadien grâce à cet outil en ligne.

Pour les formes plus graves de dépression saisonnière, la luminothérapie est généralement combinée à la prescription d’antidépresseurs, à la consultation avec un-e psychologue ou à d’autres formes de soutien en santé mentale.

Car, on est toutes et tous passé-e-s par-là, parfois, trouvez de l'énergie et de l'espoir pour continuer d'avancer, c'est difficile. C'est pour cela que Relief existe : pour vous accompagner sur ce chemin que l'on connaît bien et vous aider à reprendre du pouvoir sur votre santé mentale.

Découvrir comment apprendre à vivre avec la dépression saisonnière

Relief souhaite remercier la contribution de Charles Saliba-Couture à la rédaction de cet article.

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